KIT DE VOYAGE, Paris, 29juin 2013
TRAM, l’association des centres d’art de la région parisienne m’a demandé dans le cadre de son programme Hospitalité d’imaginer un parcours entre cinq lieux : Béton Salon, le CRAC de Bretigny, YGREC et La Maison Rouge.
J’ai développé un scénario à partir de l’idée que nous étions perdu sur le chemin du retour et conçu un kit de voyage qui devait nous aider à nous retrouver.
Ulysse et le Petit Poucet furent nos guides, eux qui passèrent une bonne partie de leur vie à essayer de rentrer chez eux.
Ils croisèrent d’abord Davy Crockett dont le Canoë ainsi que ceux de ses collègues sont échoués impasse Vidal-Naquet. En effet depuis quelques temps la ville de Paris a crée sa propre usine à nuages et comme les trappeurs se servent de ces derniers pour s’orienter dans les canaux, les signes sont devenus confus. Ulysse et le Petit Poucet sont contents de rencontrer un professionnel de l’errance, ils parlent ensemble de ces chemins qui ne mènent nul part.
Dans le RER, on passe à Juvisy devant l’immeuble où Ulysse habitait quand il a traversé l’antiquité pour venir s’installer chez nous. Il avait planté sur le toit des Cyprès qui y sont toujours, ils lui rappelaient son île d’Ithaque. Arnold Boëklin venait souvent lui rendre visite et il s’est servi de ces arbres comme modèle pour son célèbre tableau de «L’île des morts». Ensemble ils se rappellent de ces heures passées à parler du mal du pays.
Plus loin sur la route de Brétigny à l’hôpital de Sainte-Geneviève-des-bois ils rencontrent Marcel Proust qui y est interné pour crises de nostalgie chronique. Ils parlent du temps perdu, du retour de l’enfance. Poucet s’inquiète beaucoup pour le petit Marcel.
Heureusement en se rendant rue Louise Weiss ils croisent Le Corbusier devant le refuge qu’il a construit pour l’Armée du Salut. Et le Petit Poucet comprend en l’écoutant parler de ceux qui considèrent la faiblesse comme une force que François d’Assise va pouvoir guérir Marcel Proust. Il retourne alors le voir dans la cour de l’hôpital de la Salpêtrière et nous distribuons alors ensemble, pour soigner notre nostalgie, nos madeleines aux oiseaux.
|